La Sepanso dénonce l’appel des plaisanciers à manifester sur le banc d’Arguin, samedi, contre le décret d’extension de la réserve
Le décret d’extension de la Réserve naturelle nationale du banc d’Arguin, publié le 10 mai dernier, continue à agiter le bassin d’Arcachon. Samedi dernier, les plai- sanciers,lesreprésentantsdel’indus- trie nautique, les pêcheurs et les kite- surfeurs ont manifesté sur le port d’Arcachon contre les interdictions relatives au mouillage de nuit, au mouillagelibreenjournée,àlaprati- que du kitesurf et à la pêche.
Un second round a été acté, avec unrendez-vous,demain,directement sur le banc d’Arguin « à partir de 10 heures et pour y passer la nuit ». Ce quisoulèvel’indignationdelaSepan- so, la Société pour l’étude, la protec- tion et l’aménagement de la nature dans le Sud-Ouest, le gestionnaire de la réserve. « C’est la pire période de l’annéepouruntelrassemblement», relèvemaîtreFrançoisRuffié,l’avocat de la Sepanso.
Des«amis»contestés
« C’est le mois de la nidification. L’asso- ciation qui appelle à cette manifesta-
tion s’appelle les Amis du banc d’Ar- guin… Là, elle fait la démonstration qu’elle n’a aucune connaissance ni conscience du banc d’Arguin ! Orga- niser un rassemblement en cette pé- riode est totalement irresponsable. »
La Sepanso a donc alerté la préfec- ture sur les dangers potentiels d’une telle manifesta- tion. « Le préfet n’a pas à l’inter- dire, poursuit l’avocat. Il est déjà interdit de mani- fester sur le banc d’Arguin ! Comme il est d’ailleurs déjà in- terdit d’y passer la nuit. Mais la réalité, c’est que le banc d’Arguin est de loin la réserve naturelle la plus violée de
France. »
Ledécret,unebasedetravail
PourlaSepanso,lepireétaitdonc,jus- qu’ici, l’absence de décret et avec lui les conflits d’usage, les tolérances et les excès. « Ce décret est une base de travail, poursuit maître Ruffié. Il laisse de nombreuses portes ouvertes car beaucoupdepointspourrontêtreré-
glés par arrêtés préfectoraux. Alors, avant de manifester, commençons par discuter. C’est vraiment un cri au secours que je lance… »
Cette position, partagée par les as- sociationsdeprotectiondelanature, se retrouve aussi chez certains plai- sanciers. « Nous ne souhaitons pas d’actes de désobéissance, de nom-
breusesassociationss’opposentàune incitation à aller dormir à Arguin alors qu’il y a des négociations en cours », relève ainsi Claude Mulcey, le président de l’association Pêche plai- sance, ports et mouillages du bassin d’Arcachon.
Cematin,uneréunionestorganisée en sous-préfecture. Elle réunira les op-
posants au décret et devrait permet- tredestatuersurlemaintienounon de la manifestation de samedi. D’ores etdéjà,laSepanso,Bassind’Arcachon écologieetlaCoordinationenvironne- ment du bassin d’Arcachon ont fait savoir que si des infractions étaient commises durant le week-end, elles se constitueraient partie civile.
L’appel à passer la nuit sur le banc d’Arguin va-t-il être suivi des faits, demain
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