
Le ruisseau du Cirès 2025 : des mini-barrages permettent au ruisseau de récréer un méandre, facilitant ainsi les échanges avec la nappe phréatique.
Mais comment en est-on arrivé là ?
Notre histoire commence dès le mésolitique (voir les triangles et segments du Bétey) quand le bassin d’Arcachon n’existait pas encore mais était l’embouchure de la Leyre puis continue avec les romains : on peut voir à Lamothe des restes de la voie romaine qui allait de Pessac à Sanguinet. Au cours des siècles, le bassin a été endigué (pour faire simple) à 4 m NGF (nivellement général de la France). Des marais salants, des réservoirs à poisson pour l’élevage de l’anguille entre autre ont été créés sur le domaine maritime. Mais c’est en 1857 qu’avec les plantations de pins https://fresques.ina.fr/landes/fiche-media/Landes00105/les-landes-la-foret-ou-les-hommes.html les hommes des Landes ont l’obligation de creuser des fossés que l’on appelle crastes dans le Sud Bassin pour drainer l’immense marais. Sur les zones asséchées, on plante des pins que l’on exploitera de manière industrielle. Le site de l’Ina rappelle à juste titre qu’il y avait déjà des pins sur les anciennes dunes fixées et des lagunes. Le canal des Etangs (52 km) est creusé, l’idée étant de relier toutes les lacs de Gironde et des Landes par la voie fluviale. La Leyre fait 83 km.
La nappe phréatique est très proche du sol; l’altitude est très faible et le bassin d’Arcachon recueille les eaux d’un immense bassin versant. Sur la carte de Claude Masse 1707 on compte 10 ruisseaux à Andernos et d’innombrables à la Teste.

Ruisseau du Massurat 2 025
L’altitude est très faible (entre 0 et 10 m) et c’est cette mince frange qui sera bâtie, colonisée, urbanisée, bétonnée.
Depuis quelques années (de fait 2005), nous constatons que la vie fuit le bassin. Oui il y a l’hiver les bernaches cravants, les limicoles, le vol des grues, les cygnes, les tadornes de belon, quelques aigrettes garzette mais la zostère disparait et avec elle tout le cortège de vie marine qui lui est inféodé. La vase s’étale et la courantologie du bassin (un clin d’oeil à William Marquet) s’en trouve modifiée. Voir aussi Le bassin d’Arcachon meurt de faim, il n’y a plus de goémon, plus de crevette » https://share.google/188TWLAiGL8beSBuo
Depuis quelques années, nous constatons que les tempêtes sont de plus en plus violentes et de plus en plus fréquentes. Les arbres tombent et ceux qui résistent sont abattus par des habitants méconnaissant le rôle de l’arbre, sa capacité à résister…
Depuis quelques années nous constatons que le régime des pluies se modifie : elles deviennent torrentielles et il est tombé 60 mm d’eau durant le week-end du 19 au 20 novembre 2025.
Conséquences : les pluies tombent sur un sol urbanisé, ruissellent sur ce sol et s’engouffrent dans tous les interstices qu’elle rencontre, en particulier, les regards d’aération du réseau d’eaux usées qui finit par déborder ( par exemple dans la zone située à côté de la gendarmerie d’Andernos et autour du rond-point ; c’est là que le ruisseau de Conte a été busé… buse de diamètre sous-dimentionné ?). Une autre conséquence est l’utilisation des bassins de rétention : il y en a 5 situés le long du grand collecteur, permettant en cas de surrégime d’alléger les eaux d’égout- voir sur le site du SIBA-. L’un d’eux est situé à Titoune une brèche dans la paroi fait que les eaux sales se sont déversées dans la nature, tuant les arbres, puis dans le ruisseau du Masurat (entre Andernos et Taussat) et ont abouti dans le bassin. Dans l’autre réservoir, une pompe a été installée en 2022 pour faire déborder le bassin. Résultat : en 2022, les huitres ont été interdites de consommation.
et aujourd’hui ? Le Conseil d’État a confirmé la suspension de l’arrêté préfectoral autorisant le Syndicat intercommunal du bassin d’Arcachon (SIBA) à rejeter des eaux usées dans le milieu naturel, une décision contestée par certains ostréiculteurs et les associations de protection de la nature sur le bassin d’Arcachon.
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