Eté sur les PLAGES DU BETEY vu par notre poète

port du betey été 2010 arrivée d’un scooter des mers

Exercice de style…
Vu par un passant…
Il fait beau, cela change un peu de toute cette humidité et de ce temps pourri. Je me promène et mes pas me dirigent vers la plage du Bétey. A ma gauche les palplanches du port me semblent un peu rouillées. Un ruisseau marron coule, en méandres en son centre. De très vieux bateaux ont changé de place ; c’est vrai qu’ils vieillissaient mal. Heureusement de fiers voiliers à moteur dressent encore leur majestueux mat sur lesquels tournent, tout en haut, des petites choses. A ma droite, la capitainerie affiche inlassablement les marées et les données maritimes. Je lève la tête et j’aperçois une caméra, je me recoiffe aussitôt, j’ai horreur d’être mal peigné… Un incessant ballet de 4×4 à remorques se rue vers le débarcadère. On dirait l’ouverture de la chasse. Chacun a envie de mouiller la coque de son six mètres et voir un peu comment réagit sur le bassin son couple de moteur hors-bord. La plage est bondée. Je ne sais pas où placer mon parasol. En plus cette odeur de vase me dérange un peu. C’est vrai que j’aurai dû téléphoner pour savoir si la marée montait. Enfin je trouve un coin qui n’est pas de sable mais un engraissement du lit de la Leyre. Je m’allonge et je reçois tout de suite un ballon dans la figure. Creusant un peu, pour être plus à l’aise, je mets à jour des mégots consumés. Des enfants se battent et les parents crient. Les vacances commencent bien…
Vu par un poète…
Le soleil, tel un chat à la toilette, a séché les dernières pluies traversières qui assombrissaient nos esprits déconfits. Ainsi, céans, je baguenaude dans l’estival et d’une démarche assurée me voici à deux pas de la plage du Bétey. A senestre, un vaste réservoir serti de renforts laisse couler en son sein un ruisselet à l’onde dorée. De vieux bateaux dolents, garnis de crépidules, somnolent, attendant le flot pour bercer une fois encore, leur vénérable carcasse. D’ impétueux voiliers, dans la frénésie de leur âge, tirent sur leurs amarres comme des chevaux impatients, dans l’attente immodérée de leur sortie annuelle. A dextre, un bâtiment administratif, où doit œuvrer un capitaine en uniforme d’apparat, expose aux yeux de tous, les cartes marines pour guider le plaisancier imprudent. Un œil vigilant, qui n’était pas dans la tombe comme celui de Victor-Hugo, mais au-dessus de mon chef, traquait sans relâche toutes les vilenies. Un cortège de véhicules de belle importance descendait le boulevard pour mettre à l’eau les résultats d’une réussite bien méritée. La plage accueillante, fleurant bon le sucre et l’ambre solaire, se pare de la multiplicité de couleur des parasols ; on dirait un grand pré multicolore que l’on voit s’épanouir dans la symbiose du printemps qui finit et de l’été qui commence. De doux effluves vaseux chatouillent ma narine. Au loin, la barre bleue de la marée en devenir scintille sous le brasillement du soleil. Je m’assoie sur un sable de schiste, dont les grains un peu grossiers renvoient la lumière tel des petits diamants. Par une action énergique, issue d’une jeune intention, un ballon égaré viens choir sur mon visage étonné. Je m’allonge enfin, détendu, en songeant combien il est doux de me bien reposer. Afin de parfaire le moelleux de ma couche, je creuse de ma dextre la sable cristallin et je peux ainsi mettre à jour une poignée de mégots qui sentent encore la menthe. De jeunes générations s’empoignent avec vigueur sous les encouragements des parents. Le sommeil me gagne peu à peu, au vu de toute cette félicité familiale. Je ferme les yeux et me mets en congé des choses qui m’entourent.

pinasse été 2016

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

%d blogueurs aiment cette page :