Qualité de l’Eau : rencontre entre les ostréiculteurs et le SIBA.

Schéma du collecteur d’eaux usées autour du bassin d’Arcachon.

Compte rendu commenté par la rédaction de ce site de la réunion du SIBA avec les maires du Bassin d’Arcachon

mercredi 23 octobre 2024 s’est tenue une réunion d’échanges avec les maires du SIBA. Invité il y a quelques jours par Yves Foulon, président du SIBA, Olivier Laban y a participé en tant que président du CRCAA, accompagné des présidents des syndicats de Lège-Cap-Ferret, Yoan Godichaud, d’Andernos, Julien Becker, de Gujan-Mestras, Sébastien Barcessat, et de Pierrick Fribourg pour La Teste. En face d’eux étaient présents : Yves Foulon (président du SIBA et maire d’Arcachon), Patrick Davet (maire de La Teste-de-Buch), Xavier Paris (adjoint au maire de Gujan-Mestras), Cédric Pain (maire de Mios), Jean-Yves Rosazza (maire d’Andernos-les-Bains), Xavier Daney (maire d’Arès) et Philippe De Gonneville (maire de Lège-Cap-Ferret).

Voici les 6 points à l’ordre du jour :

1.Les systèmes assurantiels

2.Le réseau de surveillance norovirus

3.La purification et l’appel à projet régional

4.Les mortalités

5.Le développement du pôle d’intervention maritime du SIBA,

Pour répondre aux enjeux de la réhabilitation des friches ostréicoles

6.La maline de La Teste-de-Buch

La réunion a débuté par une prise de parole d’Yves Foulon, qui a réaffirmé le soutien unanime des maires du Bassin au SIBA. Il a exprimé leur surprise et déception face aux critiques portées contre le SIBA, rappelant qu’ils ont toujours œuvré pour la défense des ostréiculteurs et la qualité de l’eau du Bassin d’Arcachon. En réponse aux plaintes individuelles et au référé expertise lancé par le CRCAA, il a souligné que les élus sont les seuls à pouvoir nous apporter une aide concrète sur ces sujets. Yves Foulon a également rappelé les engagements annoncés lors de la dernière conférence de presse du SIBA, notamment :•Accélération des travaux: Un plan d’investissement de 120 millions d’euros sur les 5 prochaines années.•La création d’une nouvelle station d’épuration au Nord Bassin. Concernant ce point, Olivier Laban tenait àvérifier que cela garantirait un zéro rejet dans le bassin. Il a reçu l’assurance d’un zéro rejet. Commentaires de la rédaction du site :

*1°) où vont aller les eaux traitées ? Il est écrit que ces effluents de station d’épuration seront rejetées dans le sol. On sait aujourd’hui que ces eaux contiennent encore des résidus de médicaments, pesticides, Pfas, résidus de détergents, tensio-actifs…. . Si ces eaux sont injectées par infiltration dans le sol, compte tendu de l’affleurement de la nappe phréatique dans les lieux où l’on compte mettre cette station ces eaux vont finir par aboutir dans le bassin ce qui détruit l’assurance donnée par le président du SIBA;

2) la construction de cette nouvelle station d’épuration est-elle une solution? On sait que le problème vient de l’afflux d’eau de pluie dans le réseau d’eaux usées. Il n’y a que peu de rapport avec le traitement de cette eau usée. Il conviendrait mieux de s’occuper d’évacuer les eaux de pluie en renaturant nos villes. Plusieurs pistes sont possibles, qui ne s’excluent pas. La réhabilitation du réseau de crastes et fossés, la réhabilitation des ruisseaux (il y en a 10 à Andernos, seuls 4 circulent en surface), la plantation de haies et arbres qui de p lus serviraient d’ilôts de fraicheur en cas de canicule, la création de petites étangs traversés par des ruisseaux en centre ville, l’enlèvement du macadam dans certaines zones constituent autant d’aspects de cette renaturation.

Suite du compte rendu d’Olivier Laban : revenons maintenant sur une synthèse de ce qui a été évoqué sur chaque point à l’ordre du jour.

1.Les systèmes assurantiels Le SIBA propose de mobiliser ses équipes techniques pour monter un groupe de travail avec le CRCAA en vue de créer un nouveau produit assurantiel. Ce produit aurait pour objectif de couvrir les pertes subies en cas de fermeture liée au norovirus.

2.Le réseau de surveillance norovirus Le CRCAA souhaite renforcer le réseau de surveillance norovirus existant assuré par le SIBA. Il passerait ainsi de 4 points suivis mensuels à 7 points suivis hebdomadaires pour ainsi évaluer en routine l’état sanitaire de nos produits.Le coût global de ce suivi sur deux ans est estimé à environ 200 000 € HT. Pour financer ce projet, le CRCAA a soumis une demande au programme DLAL-FEAMPA (fonds européens avec un cofinancement de la Région Nouvelle-Aquitaine), visant à obtenir une prise en charge à hauteur de 80%. Le CRCAA était en recherche d’une solution pour financer les 20% restants. Le SIBA a annoncé qu’il prendra en charge ces 20%, soit environ 40 000 € HT, permettant ainsi la réalisation complète de ce projet essentiel pour la profession.

3.La purification et l’appel à projet régional

Les élus ont pris conscience de l’importance de la purification. La mise à niveau des équipements à terre dédiés à la finition et la purification des huîtres représente ainsi un enjeu majeur. Dans ce contexte, Yves Foulon, en tant que ConseillerRégional, interviendra auprès d’Alain Rousset, Président de la Région Nouvelle-Aquitaine, afin que l’appel à projet en cours puisse être adapté pour répondre aux besoins spécifiques des professionnels en termes d’équipements dédiés et notamment, la fabrication de nouveaux bassins et l’achat de matériel dédié au traitement de l’eau.

Commentaires de la rédaction du site : cette purification est rendue nécessaire parce que les eaux du bassin sont polluées. Mais ne faudrait-il pas prendre le problème à la source ? C’est à dire diminuer la pollution des eaux du bassin. La nature, les poissons, les habitants et les pêcheurs s’en trouveraient mieux. De plus cette purification nécessite de l’énergie : il faut pomper de l’eau en profondeur et l’acheminer vers les viviers. Cela artificialise encore plus la production de l’huître.

4.Les mortalités

Cette réunion a également été l’occasion de rappeler aux élus que la filière rencontre des surmortalités depuis 2008. De multiples programmes de recherche, financés sur fonds publics et notamment via des fonds des collectivités locales, ont été lancés. Mais aucune réponse concrète n’a été donnée à ce jour. Il n’en reste pas moins que les sujets sur les métaux lourds restent d’actualité, notamment sur le cuivre et les autres substances contenues dans les peintures antisalissures. Ces mortalités ont des répercussions sur les volumes que la filière est en capacité de produire, ce qui noircit la conjoncture à laquelle doit faire face l’ostréiculture. Celle-ci a besoin de signaux de nature à rassurer quant à la volonté des élus de préserver la qualité des eaux, comme par exemple pour chaque place de navire dans un port à sec, retirer un corps-mort à l’eau.

Commentaires : Eduquer les plaisanciers ? Commencer par résoudre le problème des corps-morts surnuméraires ? Interdire les scooters des mers sur le bassin ?

5.Le développement du pôle d’intervention maritime du SIBA, pour répondre aux enjeux de la réhabilitation des friches ostréicoles

L’unanimité des maires du Bassin soutient le projet de développement du pôle d’intervention maritime. Le projet comporte entre autres l’investissement dans des moyens maritimes mutualisés à l’échelle du territoire dédiés à la fois à la réhabilitation des friches ostréicoles et à la restauration des vasières et l’entretien du domaine public maritime. Les travaux menés courant 2023 en partenariat entre les services de l’Etat, la Région Nouvelle Aquitaine, le SIBA et le CRCAA ont permis de boucler tant un plan de financement que de fonctionnement de ces moyens. Ainsi, une convention devait être signée entre les partenaires pour acter du fonctionnement le 26 mars 2024. Le SIBA a indiqué que malgré la volonté des élus, une nouvelle date de signature ne peut pas être envisagée avant la fin de la procédure judiciaire en cours. Yves Foulon, souhaite en effet sécuriser le portage de la part d’autofinancement des moyens nautiques, évaluée à 1 000 000 €, en s’assurant que le SIBA n’est pas exposé à un risque de condamnation qui fragiliserait trop sa santé financière.

Commentaires : prudence ou avertissement ? La révolution française a mis en place la séparation des trois pouvoirs.

6.La maline de La Teste-de-Buch

La maline de la Teste-de-Buch est une infrastructure privée qui permet la production d’eau de mer de bonne qualité afin de desservir les ostréiculteurs qui travaillent sur le port de La Teste centre. Actuellement gérée par une ASA (Association Syndicale Autorisée) cette dernière n’a plus les moyens financiers ni pour la gestion ni pour l’entretien de l’équipement, dont l’état continue de se dégrader. Depuis plusieurs années, des réflexions sont menées pour trouver une solution permettant une reprise en gestion de cette maline. Pour qu’une reprise en gestion soit envisageable, il faudrait avancer en parallèle sur deux sujets :•L’ASA a sollicité le Sous-Préfet, demandant ainsi le transfert du foncier de la maline vers le domaine public maritime pour 1€ symbolique, afin que sa gestion puisse être confiée à un organisme compétent (piste envisagée : SMPBA). Toutefois, aucune avancée n’a été réalisée, car l’État ne souhaite pas reprendre le foncier tant qu’aucun gestionnaire ne sera en accord sur les termes de la reprise. En effet, le SMPBA ne souhaite pas assumer la gestion dans l’état, la maline considérant les travaux à réaliser (estimé par ce dernier à plus de 1200 000 €).•Il a été convenu avec Yves Foulon que Cédric Pain, Conseiller Départemental, prenne attache avec Jean-Luc Gleyze, Président du Département de la Gironde, afin d’organiser une réunion. Cette réunion réunira le Président du SIBA, le maire de La Teste-de-Buch, les Présidents du SMPBA, du CRCAA, de l’ASA, ainsi que du Syndicat ostréicole de La Teste-de-Buch, afin d’avancer efficacement sur ce dossier en suspens depuis deux ans. L’objectif sera d’explorer un possible transfert de gestion au SMPBA, avec des conditions plus flexibles et un échelonnement des travaux dans le temps.

En conclusion, après 9 mois sans échanges et 2h30 de réunion, cette réunion a permis de remettre sur la table les enjeux de notre profession. Il est impératif que ces discussions débouchent rapidement sur des actions concrètes, afin de répondre à nos besoins mais aussi afin de préserver notre Bassin.

Bibliographie et annonce de la conférence du 7 novembre 2024.

pour en savoir plus sur les perturbateurs endocriniens /https://www.mnhn.fr/fr/actualites/des-perturbateurs-endocriniens-dans-votre-assiette

sur l’évolution de la biodiversité

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