Jugement du tribunal administratif de Bordeaux 20 mai 2025

L’exécution des arrêtés du préfet de la Gironde du 28 février 2025 portant modification de l’arrêté du 20 mai 2019 autorisant le système d’assainissement de La-Teste-de-Buch, d’une capacité de 9 000 kg/j de demande biochimique en oxygène pendant 5 jours (DBO5), soit 150 000 équivalents habitants (EH) et de l’arrêté du 22 décembre 2023 autorisant le système d’assainissement de Biganos, d’une capacité de 8 100 kg/j de DBO5, soit 135 000 EH, est suspendue.

Au-delà du Bassin d’Arcachon, ce jugement met en exergue les pollutions du Sud Bassin directement dans l’océan : le juge pointe et annule aussi les autorisations de rejets directs d’eau usées non traitées du Sud Bassin dans l’océan via le Warf de la Salie.

Nous nous interrogeons donc sur les conséquences de ces pollutions. Quels impacts par exemple sur la santé des surfeurs qui pratiquent cette activité toute l’année à proximité du Wharf ?

En outre, ce jugement rappelle que le Sud Bassin produit entre 30 et 55 % de charge brute de matière organique de plus par jour que le Nord Bassin alors que la capacité de la station d’épuration de la Teste ne peut absorber que 10 % de plus que celle de Biganos.

Ce jugement lève donc le voile sur de nouveaux problèmes sur lesquels il est temps de faire toute la transparence, à commencer par exemple par la station de Perrault à Gujan Mestras. Un plan de sauvegarde d’urgence à mettre en place

De nouveaux phénomènes météorologiques intenses vont arriver.

Dans un premier temps, nous exigeons donc que le SIBA mette en place un plan de sauvegarde d’urgence pour garantir le zéro rejet d’eaux usées dans la nature avant l’hiver prochain.

Parallèlement, un moratoire sur l’urbanisation doit permettre de réfléchir à un plan à plus long terme avec des solutions fondées sur la nature. Le SCOT qui prévoit une augmentation de la population de plus de 40 000 habitants et l’artificialisation de 800 hectares doit être suspendu.

Enfin une étude sérieuse sur la disponibilité de l’eau potable doit être réalisée. Il faut tenir compte de la montée des eaux de la mer qui, non seulement grignote le rivage mais aussi augmente la présence d’eau salée sous le littoral. Un mauvais forage, un trop grand nombre de piscine peuvent conduire à une inversion du biseau salé (plus d’information sur le site du BRGM https://sigesbre.brgm.fr/Qu-est-ce-que-le-biseau-sale) et rendre les forages impropres à la consommation.

Sud-ouest 21 mai 2025