Rappels naturalistes

Brève fenêtre temporelle pour réaliser des travaux sur les haies mi-octobre à début février -propos du CNPN conseil national de protection de la nature-novembre 2025.
Pour les oiseaux, il apparaît que la période la moins dommageable se situe entre début octobre, lorsque les jeunes de l’année sont émancipés ou assez développés pour bien se déplacer, et fin février avant la période de reproduction.
Les chiroptères mettent bas et élèvent leurs jeunes à la saison printanière et estivale dans des gîtes anthropiques ou arboricoles, ensuite s’accouplent (fécondation généralement en octobre) puis hibernent à partir de novembre.
Durant l’hiver, les individus sont inactifs et restent en dormance dans les gros arbres à cavités ou bâtiments, et tout dérangement leur est généralement fatal. Afin d’éviter une perturbation de la mise bas et de l’élevage, les travaux doivent être réalisés en hiver, à la stricte condition qu’ils n’impliquent pas d’altération de gîte d’hibernation (potentiel ou avéré) ou le possible dérangement d’une colonie en train d’hiberner. Dans le cas contraire, ils sont interdits en saison hivernale car conduiraient à la destruction d’individus. La période de fin d’été et début d’automne est la moins critique pour les chiroptères, car les jeunes sont volants et autonomes, les individus sont
encore actifs et non affaiblis comme ils peuvent l’être en sortie d’hibernation.
Les reptiles, les amphibiens ou les mammifères terrestres, sont vulnérables tout au long de l’année du fait de leur faible mobilité surtout en période hivernale. Les reptiles et amphibiens échapperont difficilement aux engins de chantier en période d’hibernation. Il faut donc éviter les travaux de destruction d’habitat en période hivernale. En sortie d’hibernation les individus de reptiles sont également vulnérables car affaiblis et engourdis.
Pour les pollinisateurs, certaines abeilles sauvages (hyménoptères) nichent dans les tiges creuses, généralement entre octobre et mars, donc en période hivernale. Les syrphes (Diptères) ont des périodes de développement larvaires généralement sur la même période, dans des parties mortes ou en décomposition et dans des microhabitats, comme les dendrotelmes.
En conséquence, la réalisation des travaux d’arrachage doit aussi se faire en dehors de la période d’hibernation des reptiles, mais également en dehors de la période de nidification de l’avifaune et de mise bas des chiroptères, où des individus sont également susceptibles d’utiliser des gîtes temporaires estivaux (petites cavités au sein des arbres).
La fenêtre temporelle idéale de réalisation des travaux d’arrachage, pour l’ensemble des groupes faunistiques (hors potentiels gîtes estivaux chiroptères), est selon les régions françaises hexagonales aux alentours de mi-septembre à mi-octobre. Mais pourquoi vouloir arracher sa haie ?

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