Une réponse à « Le bassin d’Arcachon en eaux troubles »

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   holikclarisse

   mars 3, 2024 at 3:49

   Résumé de la conférence du 9 février 2024
   Juste avant le réveillon du nouvel an, en décembre 2023, une épidémie de gastro-entérite s’étend tout autour du Bassin d’Arcachon. Les coquillages et les huîtres sont interdites de consommation. Un drame pour les ostréiculteurs. Que s’est-il passé? Une conférence-débat organisée par des associations de protection de la nature du bassin dans le cadre de la Journée mondiale des Zones Humides, vendredi 9 février 2024 à Andernos-les bains a tenté de faire le point et de faire émerger des tentatives de solution. Des réserves en eau potable déjà trop sollicitées Pour Patrick Dufau de Lamothe, président de l’association Arc’Eau les communes du Nord Bassin s’approvisionnent dans les nappes phréatiques sur 20 forages, dont 7 dépassent continuellement les consommations autorisées par les arrêtés préfectoraux. La consommation d’eau potable par an pour une famille (2 adultes, 2 enfants) est de 160 m³ par an sur le bassin alors que la norme nationale table sur 120 m³ par an. Le nouveau SCOT (Schéma de Cohérence Territoriale) du Bassin d’Arcachon prévoit une augmentation de 40 000 habitants d’ici 2040. Les autorisations de prélèvement ne seront pas augmentées. Or, l’impact du dérèglement climatique sur la ressource locale en eau n’est pas connu avec précision. Dans le meilleur des cas, il manquerait pour le Nord Bassin, 200 000 m3 d’eau: 1500 abonnés ne pourraient pas être alimentés. Parallèlement, le système de traitement des eaux usées, installé en 1974 présente quelques failles: des regards à fleur de chaussée, le rejet dans l’océan des effluents des stations d’épuration par un émissaire trop court: le Warf de la Salie, situé entre Biscarosse et les passes du Bassin d’Arcachon. René Capo, fondateur de comité de vigilance de Biscarosse en conte l’histoire. Ces effluents des stations d’épuration comportent encore des résidus médicamenteux et des produits détergents, Rejetées trop près du rivage, ils sont entraînés par les courants marins jusqu’à l’entrée du Bassin. Est-il acceptable de rejeter les effluents des stations d’épuration en mer?Une baisse de la qualité des eaux conchylicoles Non, pour Thierry Lafon, ostréiculteur et président de l’ADEBA, les eaux du bassin d’Arcachon proviennent de l’Océan et d’un bassin versant de 4000 km² . Il faut trois semaines pour les renouveler entièrement. Les communes qui le bordent sont de plus en plus peuplées, avec un sur-tourisme saisonnier, polluantes (herbicides, fongicides, algicides utilisées pour le nettoyage des toitures, produits d’entretien). Il s’y ajoute la pollution provenant de l’agriculture et celle causée par les très nombreux bateaux de plaisance (peintures anti-salissure et HAP*) . Conséquences: la flore disparaît, les zostères** régressent, il y a de moins en moins d’algues sur les poches utilisées par l’ostréiculture. Les huîtres maigrissent par manque de phytoplancton. Sur terre, le réseau de fossés et de «crastes***» est très mal entretenu: les échanges avec la nappe phréatique sont moindres. Lors de fortes pluies, les sols sont saturés, les polluants lessivés et emportés. L’eau de pluie pénètre dans les égouts qui débordent et tout rejoint les eaux marines du Bassin, contaminant les huîtres.

   Volonté politique et efforts individuels sont convoqués pour évoquer les solutions : réduction de la consommation en eau potable, réutilisation de l’eau «grise», lutte contre le gaspillage, utilisation de produits non-polluants par les individus et les communes, installation de toilettes sèches sur les plages, et surtout moratoire sur l’urbanisation future. «Nous voulons des ostréiculteurs, pas des promoteurs» conclue un participant.
   Clarisse HolikLe Bétey, plage boisée à sauvegarder , * HAP hydrocarbures polycycliques aromatiques composants naturels du charbon et du pétrole** Zostère: plante marine. Echouée sur la plage, elle prend le nom de varech. ***Crastes:

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