
Carte de l’environnement du Massurat (Andernos Taussat) 2025
Pour commémorer comme chaque année l’anniversaire de la convention Ramsar sur les zones humides, les associations Betey Environnement, le Bétey, plage boisée à sauvegarder et Ecocitoyens du bassin d’Arcachon ont organisé dimanche 2 février 2025 une sortie dans la zone humide située près du Massurat, ruisseau séparant Andernos et Taussat. Cette zone humide recèle également le bassin de rétention des eaux usées de Titoune. Les guides naturalistes, après avoir expliqué les rôles d’éponge et de filtration que sont les zones humides, ont rappelé que c’était également le lieu de vie unique de nombreuses espèces comme les amphibiens. Oiseaux, reptiles, petits mammifères les fréquentent également.
https://www.jagispourlanature.org/activite/oiseaux-des-zones-humides
Le plus édifiant fut la découverte du bassin de rétention des eaux usées de Titoune et de son mode de fonctionnement. On sait que depuis les interventions du Préfet Gabriel Delaunay, un collecteur d’eaux usées fait le tour du bassin jusqu’aux stations d’épuration de Biganos (pour faire court). Les effluents, qui contiennent encore des résidus de médicaments, des tensio-actifs issus des produits lessive et vaisselle, sont rejetés dans l’océan au niveau du Warf de la Salie. Lorsque le vent souffle du sud vers le nord, ce qui est très fréquent en hiver, les eaux sont ramenées à hauteur du Banc d’Arguin et elles peuvent rentrer dans le bassin. Le long du collecteur, il y a des stations de pompage (pour une meilleure circulation des eaux usées) et les bassins de rétention (un à Lège, Titoune entre Andernos et Taussat, un à Audenge et deux autres dans le Sud Bassin). Pour un bon fonctionnement du réseau, l’air doit circuler et des « regards » situés sur ce collecteur permettent cette aération.

Fonctionnement du réseau : lorsque le réseau arrive à saturation le SIBA (Syndicat Intercommunal du Bassin d’Arcachon ayant la compétence pour le traitement des eaux usées) branche les « by-pass » qui détournent le flux vers le bassin de rétention. En fonctionnement nominal, on assèche la canalisation et on peut travailler dessus. On a un réseau séparatif : les eaux de pluie et les eaux usées ne se mélangent pas (en théorie) : le taux de renouvellement des tuyaux du réseau d’eaux usées est de 0, 40 % ce qui équivaut à une fois tous les 200 ans. On peut voir en février 2025 devant l’église Saint-Eloi à Andernos ces tuyaux qui attendent de remplacer ceux qui avaient été posés à contre-pente dans une rue perpendiculaire au boulevard de la République. Le réseau enterré est soumis aux contraintes physiques (tuyau poreux…;). Quand le réseau est mis sous tension il peut être hors de contrôle… Mais contrairement à la pollution atmosphérique, la pollution des eaux n’est pas divulguée au grand public. C’est ainsi qu’entre la mi-octobre et la mi-novembre, les eaux de pluie rentrent par les regards ou la porosité des tuyaux dans le réseau d’eaux usées et le font déborder. Jeudi 30 janvier 2025, c’était un défaut de la pompe de relevage située non loin de la gendarmerie d’Andernos.
rappel le Massurat fait 9 km et aboutit au niveau du restaurant Les Fontaines entre Andernos et Taussat. En 1970, lors de la construction du port de Fontainevieille, sa partie aval a été détournée. Ici, au nord de la départementale D3, le fonctionnement et la vie du ruisseau sont naturels. Plus bas, dans la portion urbanisée, il est perturbé par les remblais et les canalisations. Ici on constate visuellement l’émergence de la nappe phréatique. Le Massurat n’est jamais asséché.
Il ne faut pas confondre les crastes, fossés rectilingues creusés par l’homme au XIXème siècle (voir les cartes de 1875) pour valoriser ces terres (loi d’assainissement des Landes de Gascogne), les ruisseaux (source qui sourd de la terre mais ne jaillit pas comme en montagne, eau courante).
Dans les cours d’eau rectifié, l’eau arrive plus vite sur le littoral mais ne s’infiltre ou ne s’évapore que peu.
En 2004, la ferme du Mauret où l’on pratiquait la cueillette a été transformée en golf. Les inondations ont amené le propriétaire à curer le Massurat avec une pelle mécanique et à combler une partie des Zones humides du cours d’eau.
Est-ce clair ? Sinon reportez – vous au Canard enchaîné du 5 février 2025
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