Un port vraiment exemplaire ?

L’article paru dans Sud-Ouest le 11 février 2023 nous amène à faire quelques commentaires.

Aigrette garzette à l’embouchure du ruisseau du Bétey c’est à dire au fond du port.

Le Syndicat mixte affirme :

« Quant à l’extension de la darse qui avait suscité l’émoi de l’association Le Betey plage boisée à sauvegarder, le syndicat mixte précise qu’un recul de 8,50 m seulement sera fait sur la route, sans conséquence sur l’espace naturel. « 

C’est faux : le port consommera plus de 2000 m2 d’espace naturel. En effet, le port prend 1850 m2 de la rive gauche pour y construire le mole et l’esplanade (sur le schéma fourni par le SMPBA) intégrés en gestion portuaire et destinés à accueillir le mole et l’esplanade » ce qui ampute la plage sud de près de 10 %  . C’est un espace occupé l’hiver par les limicoles pour se nourrir ou se reposer et un habitat naturel d’intérêt communautaire.

Le recul de 8, 50 m sera fait sur la route mais celle-ci sera déportée d’autant de mètres sur la partie enherbée de la plage au détriment des usagers .

Le port restitue 3400 m2 sur la rive droite (plage du Broustey) en gestion de plage. Cette portion n’a jamais été artificialisée. Elle est constituée de plage, de pins et abrite une grande biodiversité. Elle fait l’objet d’un projet pédagogique Par ailleurs, elle a bénéficié de subventions de la région pour être équipée de ganivelles. Comme il est prévu d’y installer les bateaux à voile du SNA (Sport Nautique Andernosien)  dont les locaux seront construit autour de l’actuelle capitainerie, il y aura perte d’espace de repos et d’alimentation pour les oiseaux limicoles et les petits passereaux dont les effectifs sont déjà très bas.

En conclusion : les modifications du port empiètent sur les espaces naturels et artificialisent plus de 2000 m².

L’article rapporte qu’un archéologue sera présent. On va, sans même le mentionner, détruire un site archéologique remarquable qui a donné son nom à une taille particulière de silex : les triangles et segments du Bétey connus dans tout le monde scientifique.

Dans cet article (paru le 11 février 2023) le Syndicat mixte des ports affirme : »Si nous avons été lauréats de l’appel à projet, c’est de par son exemplarité sur le plan écologique ».

Cette exemplarité porte essentiellement sur le déroulement des travaux qui doivent suivre les prescriptions du Parc Naturel Marin dans son avis conforme du 1er décembre 2022, prescriptions demandées longtemps en vain par notre association depuis le début du projet.

Au sujet de la dynamique hydro-sédimentaire de la plage du Betey

Alors qu’elle fait l’objet d’une érosion chronique régulièrement compensée par un réensablement, ce phénomène n’est pas décrit et ne semble pas pris en compte dans les études. Alors même que le port semble d’ores et déjà être un point de fixation des transits sédimentaires, comme le montrent les chroniques photos du dossier, quelles vont être les conséquences de l’allongement du port vers l’aval sur ce phénomène ? Quels vont être également les effets en la matière du déplacement du môle et de l’augmentation conséquente de ses dimensions ?
Il est surprenant que ces aspects fondamentaux pour l’environnement ne soient pas envisagés dans ce dossier alors que l’érosion et globalement les dynamiques hydro-sédimentaires sont des sujets cruciaux pour l’environnement du Bassin d’Arcachon.

Des risques de submersion marine : remerciements à Vital Baude dont la contribution lors de l’enquête publique a mis l’accent sur ces points importants pour la survie du bassin.
Le PPRSM est cité avec une carte réglementaire sans préciser cet aléa de submersion notamment sur la caractérisation de l’agitation marine (hauteur du clapot, des jets de rive, des surverses, période, fréquence, etc.). Or Andernos a été particulièrement concerné par différents événements qui sont bien référencés.
Est-ce que cette connaissance est bien prise en compte pour le dimensionnement des ouvrages : hauteur, pente, assise, dimensionnement des blocs du musoir, évacuation des surverses, etc, y compris en prenant en compte à la fois le changement climatique
(hausse du niveau marin, fréquence des tempêtes…) et l’évolution érosive possible de la plage ?
Pas d’innovation non plus en matière d’artificialisation : le bétonnage d’espaces naturels reste de mise :
En plus d’espaces actuellement enherbés, l’artificialisation va également concerner la plage et l’estran. En effet, la réalisation d’une plateforme et du môle au bout du quai Est vont engendrer le bétonnage d’environ 1000 m2 de plage et d’estran. Alors que Ies scientifiques nous alertent sur l’effondrement de la biodiversité et sur la nécessité d’arrêter l’artificialisation, comment peut-on envisager une telle dégradation sur une plage du Bassin d’Arcachon , La véritable modernisation aurait été une rénovation sur un périmètre
constant plutôt qu’une fois encore au détriment des espaces naturels et de l’écosystème littoral.

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