- Ö mon Bassin
- Ton eau désormais turbide ne m’incite plus à tremper mes pieds,
- Car je ne les vois plus, mes petits petons et il me faut me méfier,
- De cette perfide vase fluide qui déchausse ce bon varech,
- Et se répand en colique insidieuse dont il faut faire avec.
- Je ne reconnais plus le sable doré de ma petite enfance.
- Ce ventre souillé, qui me semble malade ; le bassin est-il mort
- De la densité des coques estivales qui flottent à outrance
- Et qui libèrent à petit feu leur poison pour lui régler son sort
- Il me faut penser que les choses changent et cela à ma décharge
- Sauvages étaient les chalands ; aujourd’hui on les nomme des barges.
- Et les parqueurs d’antan, ces jardiniers des mers, ne régulent plus guère
- Les espaces marins et l’onde se pollue sans ce bon savoir-faire
- Il ne manquerait plus au mépris de la santé publique que bientôt
- Des panneaux nous indiquent alors : attention aux éléments radios.
- Actifs seront alors les pouvoirs pour redonner bonne mine
- A ce site attrayant dont l’air aujourd’hui ne sent plus la résine.
- Mon épouse martine se pique les mollets dans les spartines
- Elle crie de douleur invoquant les dieux et déesses du lieu
- Pour toute réponse le bon st Eloi lui envoie les matines,
- Mais les clarines n’apaisent pas sa douleur ; elle ne va pas mieux Il ne faudrait pas qu’un exode massif venu d’autres régions
- Envahisse ce bijou d’aigre marine qui se meurt en silence
- Et accélère son trépas annoncé mais sans mauvaise intention ;
- Mais il est trop tard, quoi qu’il se passe, il est déjà sans défense
- François veillon
O mon Bassin séquence poétique

Votre commentaire