Quel port pour demain ?

L’ enquête publique s’achève mercredi 20 avril. Certaines modifications ne concernent plus la mise en sécurité. Nous exposons par des photos les points qui consomment beaucoup trop d’espaces naturels. A la fin du dossier, vous pourrez lire la contribution d’un de nos adhérents à l’enquête publique.

Enfin, vous pouvez encore apporter la votre à https://www.registre-numerique.fr/ep-port-de-betey

ou simplement signer en ligne la cyberaction : https://www.cyberacteurs.org/cyberactions/nonyalextensionduportdeplaisancedub-5225.html

1° Consommation de mètres carrés d’espaces naturels qui ne seront pas remplacés.

Le mole sera déporté de 20 mètres sur la gauche et enroché : avec l’esplanade, il occupera 917 mètres carrés au détriment d’un espace naturel qui sera artificialisé…. plus de 10 % de la plage. La partie enherbée sera transformée en parking (végétalisé mais artificialisé) soit près de 1000 mètres carrés consommés. Le mole actuel est en mauvais état certes mais un mole renforcé renforcera le recul et l’abaissement de la plage. (voir l’exposition au Chateau de Certes du Conservatoire du littoral sur le sujet).
Schéma du projet de la mise en sécurité : le mole actuel apparaît en gris….

Les marées hautes montent… de plus en plus haut
Sud ouest

Monsieur le Commissaire Enquêteur,

….. Nous ne sommes donc pas contre le principe de l’aménagement d’infrastructures qui, outre un accueil de qualité, représentent une activité économique et un gisement financier substantiels pour les riverains. Cela est parfaitement normal. Encore faut-il que les projets proposés soient viables, qu’ils fassent l’objet d’un large consensus au niveau de la population locale et qu’ils soient a minima « neutres » quant à leur empreinte environnementale.

Ceci étant dit, nous ne pouvons donc qu’exprimer notre scepticisme, pour ne pas dire notre opposition, quant au projet d’aménagement qui est actuellement envisagé au port du Betey, à Andernos, et les impacts négatifs qu’il aura sur la plage toute proche qui, à notre avis, mérite d’être entièrement protégée. Outre en effet les faits que la procédure suivie semble avoir manqué de concertation – sauf erreur de notre part, aucune réunion publique n’a eu lieu, ce qui est à la limite du déni de démocratie ! –, que les plans des travaux à mener soient peu lisibles et que le déroulé prévu pour l’exécution du chantier ne respecte pas les dates fixées, c’est bien plus l’utilité elle-même de ce projet qui est discutable.

Dans un contexte où la puissance publique met largement en avant les valeurs prônant le respect de la biodiversité, la protection de l’environnement ou encore la préservation des zones littorales en période de réchauffement climatique avéré, le projet d’aménagement et de « mise en sécurité » du port est, à l’évidence, contraire d’une part aux préoccupations qui devraient prévaloir actuellement au sein des collectivités et, d’autre part, à la sensibilité de citoyens de plus en plus attentifs à la protection du milieu. Altération des espaces naturels, réduction de la surface de la plage, empiétement sur le littoral (estran), impacts sur l’avifaune hivernante, envasement des fonds par modification des courants marins, pollution supplémentaire liée à une densité accrue des bateaux… vont très certainement accompagner le déploiement de ce projet (s’il a lieu) et ce, de façon irréversible. Pour chacun de ces points, il ne faudrait pas – comme malheureusement trop souvent – qu’une vision à courte vue prenne le pas sur le long terme.

Le projet d’aménagement du port du Bétey constitue aussi une opération qui favorise l’intérêt de quelques privilégiés au détriment de celui du plus grand nombre. Cela n’est plus acceptable de nos jours, d’autant que ce chantier s’accompagne d’un budget s’élevant à quatre millions d’euros (et qu’il ne tient pas compte du renchérissement du coût de l’énergie et des matériaux observé depuis quelques mois) pour quelques dizaines, voire un peu plus d’une centaine, d’anneaux supplémentaires. Il y a là un véritable non-sens économique. Les sommes impliquées peuvent certainement être redéployées sur d’autres projets bien plus profitables à la communauté et privilégier un développement économique local nettement plus pérenne et « durable ».

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