» Pour une réponse rapide à la question de l’impact sur le milieu marin, il faut savoir quels sont les autres composés mélangés à la soude et quelle est la concentration de la soude dans le mélange.
La soude caustique seule a un effet corrosif : elle dissout complètement la matière organique à son contact (cf. centres anti-poisons) : concentration et durée d’exposition déterminent la gravité des lésions (« simples » brûlures à des séquelles irréversibles pouvant aller jusqu’au décès). Déversée dans l’eau, la soude se dissout et dégage de la chaleur. Le risque pour l’environnement est lié à la quantité des ions hydroxyles qui en résultent (effet pH). Sur les organismes aquatiques, la toxicité dépend de la capacité tampon de l’écosystème affecté. Aucune survie possible pour un pH supérieur à 9.
Concernant la bioaccumulation (toxicité chronique), il faut encore faire une recherche bibliographique mais on ne peut évacuer le problème. La toxicité chronique serait liée aux produits de transformation.
Cette réponse est valable pour la soude caustique seule. Il faudrait savoir quels sont les produits de mélange afin de savoir comment ils interagissent avec la soude.
Petite consolation : le largage de soude caustique dans l’océan sera repérable par la traînée blanche qu’il laissera dans son sillage (précipitation d’hydroxyde de magnésium, à vérifier)
Question : pourquoi la SMURFIT Kappa ne traite elle pas le composé sur place, dans des cuves d’appoint adjacentes ? Une base se neutralise, au minimum.
Pour la teneur en magnésium de l’eau de mer, elle est de 1,3 kg/m3, ce qui explique la réaction de précipitation avec les OH- de la soude caustique pour donner Mg(OH)2. Sinon, pour être plus précise par rapport au pH de 9 précédemment invoqué, la soude caustique a un pH > 14.
Les valeurs de DL50 (dose létale médiane) des tests de toxicité aiguë chez les organismes aquatiques s’échelonnent entre 33 et 189 mg/l.
Ce qui serait bien, ce serait de faire des mesures (ou calculs) de pH maintenant pour éventuellement anticiper et comparer s’il leur venait l’idée de tout déverser dans l’océan.
Un point important qui ne devrait pas laisser de marbre les ostréiculteurs. Tout le magnésium séquestré sous forme de sels (par précipitation avec la soude) va rendre indisponible le calcium dissous (directement assimilable par les organismes (plantes et animaux) qui lui est associé (on parle toujours de l’importance du ratio Mg2+/Ca2+). Dans quelle mesure cette perte de calcium va-t-elle avoir un impact sur la calcification des huîtres et autres coquillages, par exemple ? Difficile de répondre vu la complexité du comportement océanique dans un endroit aussi particulier que le bassin.
A diffuser avec les réserves émises. « Point de certitude sans étude… »
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