Hélas, les réserves portent sur la réserve des oiseaux !
rappel de notre participation à l’enquête publique
L’association de protection de la nature, « Le Betey, plage boisée à sauvegarder » a plus de 7 ans. Elle s’est donnée pour missions – d’une part de sauvegarder le patrimoine naturel du Betey et du Bassin d’Arcachon et en particulier la plage boisée du Betey, menacée par l’extension du port de plaisance, – d’autre part de promouvoir dans le public la connaissance de la nature et la nécessité de sa sauvegarde.
Elle a donc intérêt à agir en donnant son avis sur le projet de modification de la réserve naturelle du Banc d’Arguin.
Que la Réserve Naturelle Nationale du Banc d’Arguin située sur le domaine public maritime soit devenue un site d’importance communautaire est une reconnaissance de fait. En effet, ce site constitue une étape pour les migrateurs et une destination pour les hivernants. Il se situe sur une des deux autoroutes Nord-sud de la migration en France. C’est donc pour certains oiseaux un site d’importance internationale et c’est pour cette raison que la réserve fut créée.
Pour ce qui est des humains : l’occupation des lieux est problématique. En effet, ce lieu qui devrait permettre la cohabitation des oiseaux et des plantes, des ostréiculteurs et des plaisanciers voit certains occupants supplanter les autres.
Les plaisanciers : de juin à septembre, les parties émergées du Banc d’Arguin sont envahies par les bateaux à moteur et la plupart d’entre eux ne respecte pas la règlementation: la vitesse dépasse 5 nœuds et les bateaux s’agglutinent tout autour du banc.
La présence de bateaux sur les lieux de nourrissage des sternes engendre une turbidité de l’eau et du clapot. Ce type de comportement perturbe la pêche des sternes, compromet l’élevage des jeunes et la survie de l’espèce. Le jet-ski, le scooter des mers sont des pratiques bruyantes, polluantes et grandes consommatrices de carburants. Les plaisanciers débarquent et occupent l’estran : ballade ou pêche à pied; parfois, les kites-surf évoluent dans quelques décimètres d’eau : les limicoles ne peuvent plus se nourrir à la limite entre la mer et la terre. Cette situation est également visible sur d’autres plages du bassin. Par exemple, sur la plage boisée du Bétey à Andernos-les-bains. A marée montante les gravelots à collier interrompu et d’autres limicoles se nourrissent à la limite de l’eau. Lorsque les kite-surfeurs sont là, on voit ces oiseaux arriver en vol, survoler le site et repartir, revenir et repartir, effrayés par les voiles des kites surf. On pourrait également dire que certains kites-surfeurs effrayent également les baigneurs. Il n’est pas nécessaire de restreindre encore l’accès des oiseaux à la nourriture.
En résumé, sur le site du banc d’Arguin, le comportement des plaisanciers évoque plus des épisodes du gendarme à Saint-Tropez que celui de personnes respectueuses de la législation, du calme et bien-être de leurs voisins et de la nature.
En ce qui concerne les ostréiculteurs : (Titre VIII du projet)
La superficie occupée par l’ostréiculture est d’environ 65 hectares aujourd’hui. Cela affecte grandement la réserve naturelle. Envasement, consommation d’une grande quantité de phytoplancton par les huîtres et comportement négligent de certains ostréiculteurs Certains d’entre eux, abandonnant leurs parcs et leur matériel, font rougir les autres (propos recueillis par le rédacteur).
Nous notons dans le projet une diminution de la surface attribuée à l’ostréiculture (45 hectares). Toutefois, le décret devrait reprendre les recommandations du Conseil National de Protection de la Nature (p 136 du rapport de présentation). Dans un souci d’équité, une même entreprise ne devrait pas avoir plus d’une concession.
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Nous sommes favorables à l’interdiction du mouillage de nuit (comment vérifier que tous les bateaux sont équipés de toilettes recueillant les eaux noires ? Comment vérifier qu’il n’y a pas de débarquement nocturne ?) , favorables à l’interdiction de la pêche à pied, destructrice des milieux et prélevant la part qui revient aux oiseaux, mais demandons une interdiction du jet ski et du kite-surf.
Enfin, il paraît primordial de convaincre chaque plaisancier, chaque ostréiculteur que ce lieu magique est un lieu unique en Europe, un lieu fragile, un lieu que l’on partage. Nous avons un devoir vis-à-vis des générations futures d’accueillir les populations aviaires et de leur conserver leur habitat. Nous proposons donc de former les plaisanciers non seulement aux dangers de la mer mais également à la fragilité du site.
En conclusion, nous vous demandons d’émettre un avis favorable à ce projet de modification de la réserve naturelle nationale du BANC D’ARGUIN avec des modifications du projet de décret:
réglementer la vitesse,
interdire le jet-ski et continuer à interdire le kite-surf,
contingenter le débarquement sur les terres émergées des plaisanciers ET surtout former les plaisanciers
faire de la pédagogie, mais aussi de la répression rapide.
enfin, n’autoriser que le débarquement des bateaux à voile ou à pagaie et bien sûr des bateaux de sauvetage.
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