Bain de mer

La ruelle débouche sur la plage … Dans le rectangle délimité par la végétation passe un milan…
La marée commence juste à descendre. Deux hirondelles voltent et virevoltent au ras de la laisse de mer… Puis elles sont dix douze… Il reste des hirondelles à Andernos !
Soleil et nuages, le vent est vif l’air frais… Une pinasse sort du port… trois voiliers au-delà de la zone des corps-morts vers le chenal d Andernos…. Pas de bruit de moteur….
L’anse s’incurve et là la dune grise prend toute sa place … Un panicaut, des succulentes et d’autres herbes où s’accroche le varech… Ici on ne ramasse pas la laisse de mer et au fil du temps, la végétation prend sa place… l’hiver par gros temps c’est ici, entre les tamaris que se réfugient les oiseaux marins. Pour l’heure, les hirondelles me suivent, me dépassent et virent une nouvelle fois…
Le sable de la dune blanche est jaune d’or, épais et moelleux : c’ est du sable de rivière… du gravier roulé par les vagues souligne toute l’anse : on a engraissé la plage … d’ici trois mois sous l’effet de la marée et des pas des touristes, tout ce sable sera descendu sur l’estran et le stérilisera…
Là à la limite de la laisse de mer, des traces d’hydrocarbures…. Inadmissible !
Sable mouillé, creux d’eau et bosses de sable, un brin de varech et un bigorneau … vivant : les touristes ne sont pas encore passés… Cette année, lors du comptage des pêcheurs à pied, les bénévoles ont compté zéro pêcheurs à pied… Il n’y a plus rien à pêcher alors il n’y a plus de pêcheurs à pied… Je marche dans ce sable vers l’eau, puis atteint les petites vaguelettes si fragiles et si minces qu’on craint de les briser…l’eau est douche au toucher ; insensiblement, l’eau monte .. Je marche plus vite que la marée ne descend. Je passe entre les bateaux au corps-mort …. Le soleil est voilé on ne sent pas sa morsure… Au loin à gauche Arcachon : on distingue tous les immeubles : demain, il pleuvra …. Devant rien c’est l’immense océan et là à droite est-ce le phare du Cap ou un sémaphore ? Sous le pied le sable cède la place à la vase : il faut nager maintenant… l’eau est délicieuse. Tout est lénifiant. Jusqu’à la cloche de Saint-Eloi qui sonne midi. Un goéland immature passe : c’est le seul oiseau marin que je verrai. O Mais ici sur le bassin où peuvent-ils nicher ? Tout ce qui n’est pas bâti sert de point de ballade, de récréation …
Sons de la cloche de l’église Saint-Eloi : il est déjà midi.

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